La Binée Paysanne, une organisation de vente en ligne décentralisée.

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Pour répondre à la forte attente des agriculteurs sur l’utilisation d’internet comme outil de vente des produits de l’exploitation,(voir l’enquête Agrinautes) et en prévision du prochain colloque Agrimédia du 7 mars prochain je vous propose de faire connaissance avec le fonctionnement d’une association : La Binée Paysanne.

15 agriculteurs Bio commercialisent 90 paniers en moyenne par semaine, avec 9 points de vente sur le nord-est du département des Côtes d’Armor moins de 3 ans après leur association. L’originalité de la Binée Paysanne tient dans son organisation logistique sur le mode des « Hub » et dans son fonctionnement décentralisé autour d’un intranet, intégré avec le site de vente.

Après avoir fonctionné un an en utilisant les logiciels de la gamme EBP, et mesuré toutes les limites et les manques pour son bon fonctionnement, l’association a réalisé un cahier des charges et fait développer un service sur mesure.

Toutes les semaines, en toute autonomie, chaque producteur mets en ligne ses produits disponibles à la vente avec leur prix. Ceux-ci sont immédiatement affichés disponibles à la vente sur le site en ligne à coté des produits des autres membres de la Binée.

Le client, après son inscription une fois pour toutes, s’identifie et indique ses commandes toutes les semaines, avant le mercredi soir.

Le producteur peut ainsi suivre en temps réel l’état de ses commandes et prévoir sa livraison du vendredi.

Le vendredi les producteurs centralisent les marchandises commandées dans un local mis à disposition de l’association, et en 2 heures composent les paniers des clients, puis rapportent ces derniers aux différents dépôts où les clients les prennent et règlent leurs achats.

Ce mode de fonctionnement évite la centralisation d’un stock au niveau de l’association, permet de couvrir, avec 9 dépôts vente, une large zone géographique et limite les coûts de transport.
Le système génère les factures des clients, les états de vente des producteurs pour permettre à chacun de faire ses factures de ventes directes, l’association n’étant que mandataire.

La Binée retient une cotisation proportionnelle au chiffre d’affaire de chaque producteur de 10% (20% si le producteur ne participe pas à la fabrication des paniers le vendredi) pour couvrir ses frais, notamment un salarié à mi-temps, qui prend aussi les commandes au téléphone (20% des ventes seulement)
La commercialisation par la Binée représente suivant les exploitations entre 5 et 80% des ventes. Le nombre de clients est en développement permanent, sans campagne de pub à l’exception de fermes ouvertes. L’essentiel des nouveaux clients venant par le « bouche à oreille ».

Ce mode de fonctionnement original, qui n’existerait pas sans Internet, a été inspiré par un groupement d’achat de consommateur « voisins de paniers » qui fonctionne sur le même principe et qui, depuis, a repris le logiciel de la Binée pour son site. La Binée Paysanne est suivi de prés par d’autres agriculteurs qui pourraient s’organiser sur le même modèle dans l’Isère et la Corrèze.

Le Minitel fait de la résistance …

Minitels

France Telecom vient de publier son rapport 2006 sur le Minitel.

La baisse annuelle du trafic se poursuit et atteint 35%. Néanmoins les services Minitel représentent encore plus de 11 millions d’heures (dont une bonne partie à partir d’émulateurs sur PC) générant un chiffre d’affaires estimé à 135 Millions d’euros.
L’annuaire des services Minitel comporte 43 services agricoles (31 en élevage, 6 en matériel, 3 en cultures, 3 en informations professionnelles) plus une dizaine de services météo.
En élevage un fait peu connu, mérite d’être souligné : 20 ans après l’ouverture, aux éleveurs, des premiers services interactifs, les serveurs des ARSOE de Bretagne, et du Nord observent encore une majorité des accès aux services d’élevage par le canal du Minitel (déclarations de naissance, demandes de passage de l’inséminateur, demande d’enlèvements pour l’équarrissage, consultations des résultats d’analyse de lait, …).

Ces éléments se retrouvent dans l’enquête Agrinautes de NTIC Agriconseil présentée à Tic-agri en décembre dernier : 18% des Agrinautes déclarent utiliser encore le minitel en parallèle d’internet pour leurs besoins professionnels, ce chiffre monte à 23 % pour les éleveurs et atteint 29% chez les laitiers.

Un PC équipé d’un modem 56 Ko ne fait pas forcément le poids devant les habitudes et la simplicité d’usage du Minitel. Vivement l’ADSL pour tous.

NICTOR régule l’eau sans fil.

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Le centre de recherche Australien du Nicta a mis au point un réseau de sondes sans fil de surveillance et de gestion de l’eau dans un verger d’une dizaine d’hectares en implantant une petite centaine de bornes, baptisées Nictor .

Chaque Nictor est composé d’une puce, reliée à 5 sondes (humidité du sol, température de l’air, de la feuille, …) et d’un émetteur-récepteur Wifi. L’ensemble des Nictors reliés à une station de base (un PC), compose un réseau autonome capable de se re-configurer en cas d’indisponibilité de l’un d’entre eux (écrasement par un animal par exemple). Les Nictors doivent simplement être à moins de 200 mètres les uns des autres. La station de base ouvre et ferme le système d’irrigation permettant ainsi une gestion fine et précise, en temps réel, générant des économies d’eau et une optimisation du développement de la plante.

Outre les vergers, l’équipe du centre de recherche sur l’eau de l’université de Melbourne, travaille sur l’optimisation de l’irrigation des pâturages et de la production laitière pour proposer, d’ici 2 ans, un système simple à mettre en oeuvre et économique.

Le GPS et la PAC entraine une destruction des talus. Un jeune sur deux prêt à investir dans un robot de traite !

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Le GPS et la modification des référentiels pour la déclaration PAC dans le collimateur des écologistes.

Les talus qui étaient marqués d’un simple trait sur les cartes du cadastre, deviennent des surfaces réelles après les relevés au GPS des géomètres, enlevant de la surface SCOP pour les primes PAC et donc une diminution de son montant. Un élu écologique s’alarme que certains agriculteurs rasent les talus en fonction de cette nouvelle donne : « talus en danger »

Les Rencontres des Recherches sur les Ruminants « les 3 R » de décembre dernier, ont consacré une séance complète à l’identification et aux automatismes.
Parmi ceux-ci, il faut noter plusieurs interventions de François Bocquier (voir Tic-Agri) sur les bolus chez les petits ruminants, automate de tri pour l’identification automatique des ovins et utilisation des bolus pour la traçabilité des ruminants.

La publication des travaux présentés lors de ces journées n’étant prévue qu’en fin d’année il est intéressant de lire certains compte-rendus sur Web-agri notamment « Bolus pour l’identification électronique – Un taux de rétention supérieur à 99 % » et l’analyse des 15 premières années des robots de traite laitiers « Robot de traite – 0,03 à 0,04 €/litre de lait : le prix du confort », nous apprend qu’un jeune sur deux serait prêt à mettre un robot de traite dans son projet d’installation.

Postscriptum à ma précédente chronique : voir la vidéo de FR3 sur l’ADSL « techniquement impossible » à Sainte-Eulalie de Cernon .