D’ici 2012 le basculement de la diffusion des télévisions de l’analogique vers le numérique va libérer des fréquences très convoitées.
Cette ressource que les spécialistes appellent « dividende numérique » contient des fréquences dites « en or ». Leurs caractéristiques physiques de propagation électrique particulièrement attractives permettent une très longue portée (donc peu d’émetteurs), une excellente pénétration dans les bâtiments et du très haut débit fixe ou mobile.
Autant d’atouts qui attisent bien des convoitises (enrichissement de l’offre de chaînes de télévision, services complémentaires de radio en numérique, élargissement de l’offre de télévision mobile et lancement de nouveaux réseaux de communications électroniques).
Pour les agriculteurs et le milieu rural l’attribution de ces fréquences à de nouveaux réseaux de communications est une occasion unique d’éviter une 2éme fracture numérique (voir mon billet du 30 mars dernier), tant il est évident que la fibre optique ne pourra jamais arriver dans toutes les fermes.
En effet ces fréquences basses permettront d’atteindre, sur l’ensemble du territoire national, des débits sans fil de l’ordre de la fibre optique soit 100 Mbit/s (environ 30 fois plus que la 3G+ en cours de déploiement).
Les exploitations agricoles et les autres entreprises situées en milieu rural auront un handicap certain à l’avenir pour leur développement si ces fréquences sont affectées plutôt à de nouvelles télévisions (haute définition ou mobile) sans en attribuer au très haut débit (fixe et mobile).
Or il n’est pas évident que les acteurs de l’audiovisuel accepteront de laisser une partie de leurs fréquences hertziennes
Pour faire contre-poids aux industriels une association « renaissance Numérique » qui milite pour l’Internet pour tous s’est créée et vient de rappeler dans un avis remis à l’ARCEP : « Le débat sur le dividende numérique ne doit pas se réduire à un choix binaire : acteurs de contenus contre opérateurs télécoms. Le dividende numérique constitue une opportunité stratégique unique pour répondre à la question de la fracture numérique et soutenir l’innovation. »
La commission consultative des radiocommunications (CCR) vient de publier un rapport (téléchargeable sur le site de l’ARCEP) réclamant des fréquences basses pour développer de nouveaux services de communications électroniques.
Le gouvernement vient de demander aux présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale de constituer une commission parlementaire sur ce sujet.
En conclusion un lobbying très actif est en cours actuellement tant auprès de Bruxelles que du gouvernement et il est important que les agriculteurs s’en préoccupent.
Il est vrai que la fracture numérique ne demanderai qu’a être corrigé en milieu rural.Pourquoi ne pas déjà déployer la 3G sur tout le territoire.Le système des clef3G (sfr par exemple) serait un moyen simple d’avoir du débit en campagne.