Agrinautes êtes-vous innovateurs ? Evolutions probables des équipements et des usages dans les années à venir.

Interview de Christian Gentilleau à l’ACTA :

Evolution des usages et des équipements dans les prochaines années.

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Fracture numérique : les habitants de Tréflévenez montent « un réseau rural » (RAN) pour couvrir la zone blanche de leur commune.

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Un RAN (Rural Area Networks) est un réseau informel d’habitants qui se regroupent autour de connexions sans fil (Wifi). Ils montent eux-mêmes leur réseau dont ils sont responsables et deviennent ainsi leur propre fournisseur d’accès internet.

Las d’attendre les opérateurs, une quinzaine d’habitants de la commune de Tréflévénez (280 habitants) se sont regroupés fin 2008  en association pour étudier les possibilités techniques et financières de créer leur propre réseau.

L’association TréflévéNet, a préalablement évalué les solutions alternatives existantes et consulté les différents fournisseurs du marché (traditionnels et alternatifs). France Télécom qui proposait d’installer un NRA (noeud de raccordement d’abonnés) dans la commune a été très vite été écarté à cause de son coût très élevé. Toutes les possibilités ont été étudiées dont celle du satellite. Finalement, et après de nombreux échanges avec le seul RAN de Bretagne (lekermeur.net), la technologie Wifi est retenue.

Concrètement, un pont réseau de plus de 2 km entre la commune voisine couverte par le haut débit et Tréflévénez est tout d’abord réalisé ainsi que l’ouverture et l’installation d’une ligne servant de point d’entrée.

Le backbone est ensuite installé et chaque foyer adhérent à l’association est équipé d’une antenne-routeur. Un abonnement haut débit de la société CELESTE est alors choisi (ADSL garanti 18 Mb/s) pour permettre à chaque foyer de bénéficier d’un débit minimum initial de 1,5 Mb/s. L’ensemble représente un investissement de 4500 €.

L’administration et la maintenance du réseau sont assurées par une équipe technique de l’association TréflévéNet.

Pour y accéder, le droit d’entrée est de 150 € et l’abonnement mensuel est de 25 €. L’association gère aujourd’hui 14 abonnés dont 2 agriculteurs (sur la dizaine que compte la commune).

Pour Loïc Plassart, ingénieur et animateur de l’association, « un réseau comme le nôtre peut effectivement rendre de grands services aux zones souvent isolées que sont les exploitations agricoles. J’ajoute que les bâtiments et installations généralement existantes (hangar, silos, etc.) constituent des points hauts permettant de réaliser aisément des liaisons hertziennes entre sites. Nous utilisons d’ailleurs le sommet d’un hangar agricole pour héberger un relais… ».

Pourquoi cette réalisation ne donnerait-elle pas de nombreuses idées aux Agrinautes en RTC qui attendent avec impatience le haut débit ?

1er réseau coopératif de MtoM en agriculture : La CUMA des viticulteurs de Saint Emillion met en place un réseau de collecte d’informations sans fil de machine à machine.

Logo CUMA

Pour optimiser la collecte des eaux usées des chais de ses 250 adhérents, la CUMA des effluents vinicoles de Saint Emilion a mis en place une gestion automatisée, sans fil, du suivi des niveaux des cuves.

Chaque cuve est équipée d’un système « sondes + modems », livré clés en main aux adhérents de la coopérative, « Kit » qui s’adaptent à tous les modèles de réservoirs.

La centralisation des données et leur traitement, via le réseau mobile GSM, est entièrement automatisée. Une négociation avec Bouygues Telecom a permis de renforcer la couverture GSM sur la zone de Saint Emilion, pour joindre les exploitations de tous les adhérents.

Les modems collectent quotidiennement les données des sondes de remplissage des réservoirs des différents chais et les transmettent de nuit au centre de contrôle. Ce dernier optimise les tournées des camions de collecte des eaux usées jusqu’à la station d’épuration, construite pour traiter les effluents de 2000 ha.

La société  Erco & Gener a adapté un modem aux conditions climatiques et aux exigences particulières de l’application, notamment d’humidité et de température avec une plage de -10° à +55°.

Ce type d’applications M2M (objets communicants reliés à des réseaux cellulaires) devrait se développer rapidement dans la filière agricole, pour optimiser la logistique des livraisons et des enlévements.

Enquêtes Agrinautes 2008 : au delà du besoin d’ADSL, les agriculteurs demandent le haut débit pour tous.

Taux d'équipement et débit ADSL des Agrinautes 2008
Taux d'équipement et débit ADSL des Agrinautes 2008

L’enquête Agrinautes 2008 sortie ces jours-ci, met en évidence une demande importante de réseau à haut débit.

L’un des griefs principaux qui revient dans les commentaires concerne le débit de l’accès internet.

« Pour pouvoir avancer sur le domaine de l’INTERNET il faudrait avoir accès à l’ADSL et ne pas faire parti des isolés! »
D’une part il y a  ceux qui n’ont pas l’ADSL et qui ont le sentiment d’être considérés comme laissés pour compte, et d’autre part ceux qui sont déçus de l’ADSL bas débit.

Ce fait nouveau concerne 28% des Agrinautes qui doivent travailler avec un l’ADSL à 512 Ko  :
« les vidéos, les formations par internet ne sont pas accessibles pour nous, trop long à charger »
« j’ai un abonnement de 1 mg mais un débit de 600 et des coupures journalières donc extra l’internet mais à quand du véritable débit pour tout le monde ?  »

Cette forte proportion d’internautes à bas débit (ADSL), ajoutée à ceux qui sont restés en réseau commuté (RTC), explique certainement que seuls 60% des Agrinautes regardent les vidéos. (enquête Agrinautes 2008/09)

Nokia se lance dans la fourniture de services agricoles SMS en Inde : Nokia Life Tools

Ecran des services agricoles Nokia en Inde
Ecran des services agricoles Nokia en Inde

Nokia a présenté à Tech For Food un modèle de PDA entrée de gamme pour les pays émergents associant un contenu agricole fourni par des partenaires.

« Informer, impliquer, donner de la puissance : fournir des services pour combler le fossé numérique« . Telle est la devise de Nokia en matière de services destinés aux marchés émergents.

« Nokia Life Tools »est une gamme de services d’informations par SMS, composée de trois services : agriculture, éducation et astrologie.

Les agriculteurs pourront obtenir quotidiennement des prévisions météo, les derniers cours des marchés des principaux produits agricoles, les prix d’achat des semences, des engrais des pesticides, ainsi que des informations techniques sur les intrants et les techniques de production.

L’objectif est essentiellement de renforcer le pouvoir de négociation des paysans et d’éliminer la dépendance aux intermédiaires connus pour véhiculer des informations erronées aux dépens des agriculteurs.

Reuter Markets Light est le partenaire de contenus pour les applications agricoles.

Terminal Nokia d'entrée de gamme pour les pays émergents
Terminal Nokia d'entrée de gamme pour les pays émergents présenté à Tech For Food

L’application Nokia Life Tools va être lancée au prochain trimestre en Inde avec deux terminaux, le Nokia 2323 classic et Nokia 2330 classic, qui comportent également une radio FM.

Nokia qui possède une usine récente près de Madras compte ainsi se rapprocher de l’objectif fixé par le gouvernement d’un terminal à 10 Euros !

Le service a une interface “rich media” mais tout se fait par le biais de SMS afin de garantir le fonctionnement du service partout où le téléphone mobile fonctionne, sans avoir à configurer aucun paramètre ou à prendre en compte la couverture GRPS.

Nokia reprend ainsi le modèle économique d’Apple qui associe terminal et vente de contenu avec iPhone et iTunes Store.

En Inde ce modèle passe par l’envoi de SMS publicitaires auxquels les Indiens sont déjà habitués.

L’Inde compte aujourd’hui 360 millions de téléphones mobiles soit un taux d’équipement de 30% de la population. Le marché fonctionne essentiellement avec des cartes prépayées dont le faible prix est compensé par la publicité.

Concrètement en Inde vous recevez plusieurs SMS de pub par jour et vous avez un court  message vocal de pub quand vous vous connectez pour appeler.En contrepartie cela ne vous coûte que 100  roupies de l’heure soit 1,5 Euros !!!

Non, l’annuaire électronique sur Minitel, le 3611, n’est pas mort. France Télécom revient sur sa décision.

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France Télécom vient d’annoncer qu’il renonçait à arrêter le 3611, le 11 février (hasard des dates !). Devant la pression des éditeurs de services et des utilisateurs (encore un million) PagesJaunes et FranceTélécom ont décidé de faire marche arrière.

Cet arrêt du 1er des services minitel, était considéré comme l’annonce de la fin de vie de l’ensemble des services Vidéotex à très courte échéance.

Pour les éditeurs de services, le kiosque (facturation à la durée, prélevé sur la facture téléphonique) a encore permis de dégager un chiffre d’affaires de 100 millions.

L’activité du minitel baisse mais une forte proportion des éleveurs l’utilisent toujours pour leurs accès aux services d’éllevage; y compris 10% de ceux qui ont un accèss internet

Minitel : France télécom ferme le 3611 en mars, mais 10% des éleveurs Agrinautes l’utilisent encore.

Services Minitels Eleveurs Minitel

25 ans après le lancement de l’annuaire électronique, en 1989 à Caen, France Télécom ferme le 3611 fin mars.

Aujourd’hui, le service reçoit encore 200 000 à 300 000 connexions par mois, contre 5 à 6 millions dans les années 1990.

Il resterait 1 million de minitel encore en service.

En 2005 un Minitel, ne valait déjà plus qu’un poulet : les Fermiers de Loué, dans la Sarthe, offraient un poulet à chaque gentil donateur d’un minitel (Minitel 2), pour équiper leurs nouveaux adhérents

Cependant, le Minitel est loin d’être mort. Ceux qui pronostiquaient sa disparition prochaine devront encore attendre. Aujourd’hui, France Télécom n’envisage pas d’arrêt du Minitel avant l’horizon 2011.

Les courbes d’audience de l’annuaire électronique et du site Internet pagesjaunes.fr se sont croisées en 2003. Dans le secteur agricole ce n’est qu’en 2007 que les consultations internet des éleveurs ont dépassé les accès Minitel sur les services des ARSOE.

Il reste aujourd’hui (en dehors de la météo) une vingtaine de services minitel agricoles, dont une quinzaine à destination des éleveurs, soit moitié moins qu’il y a 2 ans.

L’enquête Agrinautes 2008, en cours de dépouillement, nous  montre que 9% des éleveurs, qui pourtant sont aussi équipés d’un accès internet, utilisent encore le Minitel (ils étaient 15% en 2007). Les cultivateurs et les viticulteurs sont encore moins nombreux : 5% ( 10 % l’année précédente)

Ainsi le Minitel fait de la résistance là où de bonnes applications l’avaient imposé en agriculture.
Pour qui n’a pas l’ADSL et n’est donc pas connecté en permanence, il est bien plus simple et rapide d’allumer le Minitel et de numéroter, au lieu d’allumer l’ordinateur, lancer Windows, le modem, se connecter..

“Par rapport à un ordinateur, le Minitel a l’avantage d’être résistant, de s’allumer en une dizaine de secondes, et il n’a jamais été attaqué par un virus informatique”, observe Guy Cronimus, responsable du marketing des kiosques chez France Telecom.


Agrinautes 2008 quel service faut-il ajouter à Internet ?

Cette année l’enquête 2008 « Agrinautes êtes-vous innovateur » comporte une question proposée par ceux qui ont répondu l’année dernière :

« Quel service faut-il ajouter à Internet pour créer une vraie solidarité entre agriculteurs, alors que nous sommes de moins en moins nombreux ? »

Comment les agriculteurs utilisent-ils Internet en 2008 ? le GPS ? la cartographie ? les sites de vente ? les prévisions météo ? Quels sont les services qui font gagner du temps ? Les plus utilisés ? Ceux qui manquent ? …

Pour répondre à toutes ces questions, et à bien d’autres, NTIC-Agri Conseil mets en ligne la troisième édition de la grande enquête « Agrinautes êtes vous innovateurs ?« 

En 1/4 d’heure, tout exploitant agricole peut ainsi faire un point sur sa pratique de l’Internet, des outils de l’agriculture de précision, son équipement NTIC, l’utilisation de services, des logiciels, les services attendus ….
Une synthèse des résultats est envoyée à tous ceux qui laissent leur adresse email à la fin du questionnaire.
Les années précédentes , plus de 900 personnes ont répondu à chaque enquête.

Cette enquête est importante car elle est indépendante et bien relayée par les différents portails agricoles.

Si vous êtes exploitant agricole, n’hésitez-pas à y répondre. Chaque avis compte. Agrinautes êtes vous innovateurs ?

Très haut débit : A partir de 2011 tous les nouveaux batiments agricoles devront être cablés en fibre optique.

Très haut débit dans l’étable - Hubert Rublon

Dessin d’Hubert Rublon.

La Loi de Modernisation de l’Economie (LME) publiée cet été contient un article qui est passé un peu inaperçu dans le monde agricole :

« Les locaux à usage professionnel doivent être pourvus des lignes de communications électroniques à très haut débit en fibre optique nécessaires à la desserte de chacun des logements ou locaux à usage professionnel par un réseau de communications électroniques à très haut débit en fibre optique ouvert au public. »

Ainsi  les permis de construire de tous les bâtiments agricoles ne seront accordés à partir du 1er janvier 2011 que s’ils sont câblés en fibre optique permettant ainsi la connexion à un réseau à très haut débit.

Attention Très Haut Débit ne veut pas dire 512 K, comme dans le plan Besson. Le THD ce sont des débits supérieurs à 20 Méga (40, 60, 100 et plus).

Si parallèlement les « fréquences en or » libérées par l’arrêt de la télévision analogique sont utilisées par les opérateurs pour mettre en place le Très Haut débit mobile de 4ème génération, le monde agricole et rural ne devrait pas subir une nouvelle fracture numérique.