Aliments à vendre en ligne, nouveaux services sur la plate-forme Agranet.

Abonnés Agranet

A l’occasion de l’inscription du 10 000ème abonné à Agranet, les responsables du portail viennent d’annoncer l’arrivée de services de commande d’aliments en ligne.

Près de 2 agriculteurs sur 3 utilisent couramment Agranet en Bretagne. Ce score élevé est obtenu grâce à la présence des services « obligatoires » (déclaration des naissances, mouvements des animaux, évènements sanitaires, …). Les autres services (coopératives d’insémination, laboratoires, abattoirs, actualités de Pleinchamp, Crédit Agricole …) présents sur ce portail élevage accroissent l’attractivité de l’ensemble.

Le portail (plate-forme d’identification et de facturation pour les éleveurs Bretons) fonctionne en milieu fermé, comme un intranet, en essayant de garder les adhérents (clients) sur les services des entreprises partenaires.

La « toile » par nature ouverte permet néanmoins à chacun de surfer et de découvrir simplement les différents services concurrents (comme Lacteus qui démarre en janvier les analyses de lait ou les centres de génétique externes à la zone géographique).

Les nouveaux services de ventes d’aliments seront ouverts par des coopératives et industriels Bretons, chacun ayant une gestion autonome avec son propre panier. Agranet permettait déjà de passer des commandes de boucles et d’inséminations dans son service Agrael.

Ces services de ventes d’aliments en ligne viendront compléter la gamme des sites d’achats de produits de l’exploitation que nous avons répertoriés ou l’aliment ne figurait que par des compléments alimentaires ou des aliments pour porcelets et veaux.

Progressivement la fonction de commerce en ligne, qui est l’une des principales locomotives du web, se met en place pour l’agriculteur.

Les sites de vente pour l’agriculture se multiplient. NTIC AGRI CONSEIL mets en place un annuaire des sites pour les achats des agriculteurs.

logos sites de vente aux agriculteurs

L’enquête 2006 « Agrinautes êtes-vous innovateurs » (enquête NTIC AGRI CONSEIL) avait mis en évidence le regret des exploitants devant l’absence (ou le peu) de services d’achats d’approvisionnement en ligne.

Or un agrinaute sur deux procède déjà à des achats professionnels en ligne qu’il soit céréalier ou éleveur (dont 1/4 régulièrement pour les céréaliers et 1/10 chez les éleveurs).

Devant cette demande nous avons procédé à un inventaire de ce qui existe (voir le tableau que vient de publier Le Mag Cultures dans un dossier consacré au NTIC en cultures). Aujourd’hui une vingtaine de sites de vente en ligne proposent des produits spécialisés pour l’agriculture.

Vous trouverez un répertoire en ligne sur le site NTIC AGRI CONSEIL. Le minimum pour figurer dans ce répertoire est d’afficher ses prix et de proposer un devis en ligne. 90% de ces sites proposent la commande et 10% le paiement en ligne. Il se peut que nous ayons laissé passer un ou deux sites, n’hésitez pas à me les soumettre.

Le spectre des produits et services est assez large mais la concurrence (sauf en pneus et peut-être en phyto) encore limitée. Les entreprises pionnières dans ce domaine (Alliance Pastorale, Vital Concept et Agriclic) observent pourtant des croissances annuelles de l’ordre de 25 à 30% sur ce créneau …

Les puces RFID envahisent la Ferme du Sart.

Ferme du Sart Big

Déjà connue pour son labyrinthe de maïs (3,5 km de sentiers entre des maïs de 2 métres, parcourus par 15 000 personne pendant l’été 2006) la Ferme du Sart a ouvert depuis 6 mois 200 m2 de libre service, sans caisse ou les achats et les transactions se font avec puces RFID et Internet.
Cette « ferme urbaine » alliant commerce et productions maraîchères ou horticoles sur 15 ha à Villeneuve d’Ascq dans l’agglomération lilloise, veut être un véritable trait d’union entre le monde rural et le monde urbain.

8 personnes issues du monde agricole ont récupéré cette exploitation il y a 3 ans. La ferme comporte 4600 m2 de serres d’où sortent 10 à 15% des ventes du magasin. Le reste vient de producteurs de la région.

L’originalité du magasin tient avant tout à son concept sans caisse.

Le client qui s’est inscrit au préalable avec e-mail et carte bancaire, s’identifie à l’entrée avec sa carte bancaire et passe à son poignet un bracelet muni d’une puce RFID. A chaque achat le client présente son bracelet devant un lecteur qui enregistre le produit correspondant. A la sortie un lecteur affiche le récapitulatif des achats, pour bien vérifier le contenu de son panier puis le client valide la somme sur une deuxième borne qui débite la carte bancaire, et désactive la puce RFID du bracelet. Un e-mail comportant l’équivalent du classique ticket de caisse est envoyé simultanément.

Chez lui le client a la possibilité, à partir de ce mel, de donner une note aux produits qu’il a achetés, permettant à la Ferme du Sart de mettre en oeuvre immédiatement le fameux slogan « satisfait ou remboursé » et surtout d’avoir un suivi permanent de la satisfaction client, produit par produit.

Deux vidéos en ligne de reportages diffusés lors des journaux télévisés des grands chaînes permettent de se faire une idée plus précise du concept de La Ferme du Sart.

Cet été le magasin test sera remplacé par une grande surface de 1500 m2, sans caisse, tout en lecture directe RFID.

Mathieu Leclercq, le concepteur du système, s’est orienté vers les logiciels libres et a fait appel à une société de services informatiques pour l’intégration de Tiny ERP   (gestion de production, des stocks, des fournisseurs, des ventes, des achats, de la relation client, de la comptabilité analytique et financière, des ressources humaines et de la gestion de projet.)
Bravo à toute l’équipe de la Ferme du Sart pour cette mise en oeuvre « high tech » et à leur communication innovante, qui fait du bien à l’image de l’agriculture.

PS A la liste des vidéos en ligne qui sont apparues ces derniers temps (voir billet précédent) je rajoute Arvalis : 34 vidéos tirées des différents colloques (Biomasse, charges de mécanisation, irrigation et pommes de terre, orge brassicole et Blé dur)

La Binée Paysanne, une organisation de vente en ligne décentralisée.

la-binee.jpg

Pour répondre à la forte attente des agriculteurs sur l’utilisation d’internet comme outil de vente des produits de l’exploitation,(voir l’enquête Agrinautes) et en prévision du prochain colloque Agrimédia du 7 mars prochain je vous propose de faire connaissance avec le fonctionnement d’une association : La Binée Paysanne.

15 agriculteurs Bio commercialisent 90 paniers en moyenne par semaine, avec 9 points de vente sur le nord-est du département des Côtes d’Armor moins de 3 ans après leur association. L’originalité de la Binée Paysanne tient dans son organisation logistique sur le mode des « Hub » et dans son fonctionnement décentralisé autour d’un intranet, intégré avec le site de vente.

Après avoir fonctionné un an en utilisant les logiciels de la gamme EBP, et mesuré toutes les limites et les manques pour son bon fonctionnement, l’association a réalisé un cahier des charges et fait développer un service sur mesure.

Toutes les semaines, en toute autonomie, chaque producteur mets en ligne ses produits disponibles à la vente avec leur prix. Ceux-ci sont immédiatement affichés disponibles à la vente sur le site en ligne à coté des produits des autres membres de la Binée.

Le client, après son inscription une fois pour toutes, s’identifie et indique ses commandes toutes les semaines, avant le mercredi soir.

Le producteur peut ainsi suivre en temps réel l’état de ses commandes et prévoir sa livraison du vendredi.

Le vendredi les producteurs centralisent les marchandises commandées dans un local mis à disposition de l’association, et en 2 heures composent les paniers des clients, puis rapportent ces derniers aux différents dépôts où les clients les prennent et règlent leurs achats.

Ce mode de fonctionnement évite la centralisation d’un stock au niveau de l’association, permet de couvrir, avec 9 dépôts vente, une large zone géographique et limite les coûts de transport.
Le système génère les factures des clients, les états de vente des producteurs pour permettre à chacun de faire ses factures de ventes directes, l’association n’étant que mandataire.

La Binée retient une cotisation proportionnelle au chiffre d’affaire de chaque producteur de 10% (20% si le producteur ne participe pas à la fabrication des paniers le vendredi) pour couvrir ses frais, notamment un salarié à mi-temps, qui prend aussi les commandes au téléphone (20% des ventes seulement)
La commercialisation par la Binée représente suivant les exploitations entre 5 et 80% des ventes. Le nombre de clients est en développement permanent, sans campagne de pub à l’exception de fermes ouvertes. L’essentiel des nouveaux clients venant par le « bouche à oreille ».

Ce mode de fonctionnement original, qui n’existerait pas sans Internet, a été inspiré par un groupement d’achat de consommateur « voisins de paniers » qui fonctionne sur le même principe et qui, depuis, a repris le logiciel de la Binée pour son site. La Binée Paysanne est suivi de prés par d’autres agriculteurs qui pourraient s’organiser sur le même modèle dans l’Isère et la Corrèze.