Solignac-Lecomte un acteur pionnier du numérique agricole

Ancien directeur de la chambre régionale d’agriculture de Normandie François Solignac-Lecomte fut, avec Jean-Françoise Hervieu, un des acteurs essentiels de la mise en place du service télématique agricole « Guillaume TEL ».

Dès le départ il crut à mon projet de « banque de données agricole télématique en Normandie » (voir article du monde du 17 octobre 1982). Il sut trouver des moyens techniques dans les chambres et les financements, notamment dans le cadre d’un contrat de plan Etat-Région, pour l’expérimentation (1983-1984) puis pour le lancement commercial en 1986.

Il arriva à convaincre bon nombre d’organismes techniques professionnels de collaborer avec Guillaume Tel et d’offrir un accès unique à chaque l’agriculteur normand.

Dès 1988 plus de 3 500 agriculteurs normands utilisaient le minitel pour consulter une soixantaine de services différents aussi bien d’actualités (météo, avertissements agricoles, cours et cotations, …), de messageries, de conseils techniques, juridiques, d’accès à des bases de données techniques, que des programmes inter-actifs d’aide à la décision.

Ces services préfiguraient le web agricole que la Normandie sut bien développer dans la foulée de la Télématique Agricole.

Dernières déclarations de naissance sur minitel le 30 juin.

Irréductibles minitélistes, un petit millier d’éleveurs vont devoir se résoudre à débrancher leur vieux minitel.
Il était toujours en service au bureau ou dans l’étable après 28 ans de connexion. La poussière, l’humidité, les courts circuits, les chocs ne lui avaient même pas fait rendre l’âme.
Bien sûr, il est 2 000 fois moins véloce qu’internet sur nos téléphones mobiles, mais nous ne le changions pas tous les 2 ans.
Rien n’était plus facile pour déclarer la naissance du dernier veau : une mise sous tension avec un doigt, une porteuse ( ah le doux bruit du minitel !) 3614 ou 3615, ARSINOE, GUILL, GUITEL, … et il n’y a plus qu’à s’identifier et donner le N° de la mère.
Le temps de démarrage et de connexion du minitel était bien plus rapide que celui de l’ordinateur de la ferme, sans ADSL.
Aujourd’hui, l’appareil est encore très utilisé pour les éleveurs situés dans une zone blanche inaccessible au haut-débit.

Le 30 juin les derniers services minitel vont cesser d’émettre.

« Ce qu’on va faire à la disparition du Minitel… ?
Comment faire pour les déclarations de naissance, la demande d’équarrissage, les cours du marché du porc et le classement des animaux à l’abattoir ? on ne sait pas, regrette un éleveur. Pourtant, on n’a pas le choix ».

Le minitel et ses services ont été les premiers outils numériques interactifs à pénétrer dans bon nombre de fermes. Ils ont permis d’initier et de former énormément d’agriculteurs et de techniciens.
En temps qu’ancien acteur de ce mouvement, je ne peux que saluer et remercier les concepteurs de cette technologie (le CCETT) et son diffuseur : France Télécom.

Arrêt définitif des services minitels le 30 juin 2012. Rapportez votre minitel à Orange.


« Que faire de son vieux minitel ? » est une question qui arrive régulièrement sur le blog Ticagri.
Légalement France Télécom est obligé de les reprendre, comme tous les appareils électro-ménager « blanc ou brun », mais FT n’y tiens pas.
Pourquoi ne pas apporter votre minitel en reprise de votre nouveau téléphone ? C’est à France Télécom (Orange) de recycler et non au consommateur de le mettre dans la benne à ordure.

Les services Minitel vivent leurs derniers mois.

Après 27 ans de bons et loyaux services du Minitel, France Télécom doit interrompre, à l’automne, son réseau X25 (le réseau sur lequel se connectent les minitels) faute de revenus suffisants et de compétences (tant internes que chez les constructeurs) pour le maintenir.

Pourtant il reste encore 30% (1) des éleveurs qui n’ont pas accès à internet et 14% des éleveurs qui, bien qu’ayant internet, utilisent le Minitel pour leurs besoins professionnels (Enquêtes Agrinautes 2010) . Notamment dans les zones sans ADSL, il reste plus pratique pour les déclarations de naissance ou pour la demande de ramassage de l’équarrisseur.

En 2009, au niveau national, les déclarations de mouvements d’animaux par minitel représentaient encore 7% de l’ensemble des bovins, avec des variations régionales très fortes : 25% en Bretagne (20% en 2010),  40% dans l’Orne par exemple (1).

On peut s’attendre à un retour au papier pour une partie des éleveurs non informatisés !!!

(1) (Enquête 2010 Institut de l’élevage).



L’ARSOE de Bretagne propose un service de commande vocale pour remplacer les commandes d’insémination sur Minitel.

arsoe-bretagne

urceo

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amelis

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En décembre 2008 60% des commandes d’insémination de l’URCEO arrivaient encore par Minitel, 30% par internet et 10% sur des répondeurs enregistreurs.

Face à l’arrêt prochain du minitel l’ARSOE de Bretagne a proposée aux centres d’inséminations la mise en œuvre d’un service de synthèse vocale. Ouvert depuis le début de l’année,  ce service simple a permis à l’URCEO de réaliser des gains de productivité par rapport aux répondeurs enregistreur et de fournir une alternative aux accès internet.

60% éleveurs des 9 500 éleveurs l’ont utilisé depuis sa mise en service, générant 2 800 appels vocaux par semaine.

Trois mois plus tard les commandes d’insémination via le Minitel ont chuté d’1/3 (40% des transactions), les commandes vocales ont presque doublé pour atteindre 20% et les accès internet arrivent quasiment à égalité avec le minitel.

Ce succès rapide s’explique par le développement de l’usage du téléphone mobile (60% des appels vocaux) et la simplicité du service (ainsi grâce à la reconnaissance du numéro de l’appelant le système propose un numéro d’élevage par défaut).

L’éleveur dispose maintenant de 3 modes pour commander ses inséminations :

– son téléphone portable classique avec un service de synthèse vocale

– son ordiphone 3G (Smartphone, iPhone,  …) avec une saisie tactile,

– son ordinateur de bureau.

Dans un ou deux ans le 3614 APELIA poura être fermé après plus de 20 ans de bons services.

Non, l’annuaire électronique sur Minitel, le 3611, n’est pas mort. France Télécom revient sur sa décision.

Minitel2

France Télécom vient d’annoncer qu’il renonçait à arrêter le 3611, le 11 février (hasard des dates !). Devant la pression des éditeurs de services et des utilisateurs (encore un million) PagesJaunes et FranceTélécom ont décidé de faire marche arrière.

Cet arrêt du 1er des services minitel, était considéré comme l’annonce de la fin de vie de l’ensemble des services Vidéotex à très courte échéance.

Pour les éditeurs de services, le kiosque (facturation à la durée, prélevé sur la facture téléphonique) a encore permis de dégager un chiffre d’affaires de 100 millions.

L’activité du minitel baisse mais une forte proportion des éleveurs l’utilisent toujours pour leurs accès aux services d’éllevage; y compris 10% de ceux qui ont un accèss internet

Minitel : France télécom ferme le 3611 en mars, mais 10% des éleveurs Agrinautes l’utilisent encore.

Services Minitels Eleveurs Minitel

25 ans après le lancement de l’annuaire électronique, en 1989 à Caen, France Télécom ferme le 3611 fin mars.

Aujourd’hui, le service reçoit encore 200 000 à 300 000 connexions par mois, contre 5 à 6 millions dans les années 1990.

Il resterait 1 million de minitel encore en service.

En 2005 un Minitel, ne valait déjà plus qu’un poulet : les Fermiers de Loué, dans la Sarthe, offraient un poulet à chaque gentil donateur d’un minitel (Minitel 2), pour équiper leurs nouveaux adhérents

Cependant, le Minitel est loin d’être mort. Ceux qui pronostiquaient sa disparition prochaine devront encore attendre. Aujourd’hui, France Télécom n’envisage pas d’arrêt du Minitel avant l’horizon 2011.

Les courbes d’audience de l’annuaire électronique et du site Internet pagesjaunes.fr se sont croisées en 2003. Dans le secteur agricole ce n’est qu’en 2007 que les consultations internet des éleveurs ont dépassé les accès Minitel sur les services des ARSOE.

Il reste aujourd’hui (en dehors de la météo) une vingtaine de services minitel agricoles, dont une quinzaine à destination des éleveurs, soit moitié moins qu’il y a 2 ans.

L’enquête Agrinautes 2008, en cours de dépouillement, nous  montre que 9% des éleveurs, qui pourtant sont aussi équipés d’un accès internet, utilisent encore le Minitel (ils étaient 15% en 2007). Les cultivateurs et les viticulteurs sont encore moins nombreux : 5% ( 10 % l’année précédente)

Ainsi le Minitel fait de la résistance là où de bonnes applications l’avaient imposé en agriculture.
Pour qui n’a pas l’ADSL et n’est donc pas connecté en permanence, il est bien plus simple et rapide d’allumer le Minitel et de numéroter, au lieu d’allumer l’ordinateur, lancer Windows, le modem, se connecter..

“Par rapport à un ordinateur, le Minitel a l’avantage d’être résistant, de s’allumer en une dizaine de secondes, et il n’a jamais été attaqué par un virus informatique”, observe Guy Cronimus, responsable du marketing des kiosques chez France Telecom.


Les TIC au forum des nouvelles technologies agricoles à Deauville.

Farmstar NTIC-agri

La Normandie a commencé très tôt à se préoccuper du développement des TIC au service des agriculteurs. Elle a su dès 1984 fédérer la quasi totalité des acteurs institutionnels pour la mise en place d’une grande banque de données qui au travers de Guillaume Tel, offrait à l’agriculteur une version Minitel, des services que l’on retrouve maintenant sur le Net (messagerie, météo, avertissements phyto-sanitaires, informations techniques, revue de presse, cours et marchés, données individuelles, suivi de troupeau, calcul de ration, plan de fumure, …).

Aujourd’hui l’agriculture Normande continue dans cette voie et présente à Deauville le 27 septembre quelques-unes des innovations technologiques qu’utilisent déjà des exploitants. J’aurai le plaisir d’animer deux conférences l’une pour les cultures l’autre pour l’élevage.

Nous y traiterons de l’utilisation de la cartographie, du GPS, de l’image satellite pour gérer, moduler les intrants, optimiser la récolte à l’intérieur de chacune des parcelles.
Nous aurons des témoignages d’utilisateurs de Farmstar avec Capseine et la Chambre d’Agriculture de l’Eure, de GPS-RTK, et du service novateur de gestion de parcelles en ligne (mes@parcelles).
Pour la partie élevage nous nous concentrerons sur les nouvelles collectes de données faites au niveau de chaque animal obtenues avec les Bolus de MEDRIA transmis par SMS (1ère mondiale) , les robots de traite avec Lely (leader européen des robots dans les fermes), les puces RFID, les compteurs électroniques (France contrôle Laitier).
Remy Mer, consultant en stratégie et communication, nous apportera sa vision de l’impact de ces nouvelles technologies sur le métier de l’agriculteur et de sa perception par la société.

Rendez-vous au forum des nouvelles technologies le 27 septembre à Deauville.

Le Minitel fait de la résistance …

Minitels

France Telecom vient de publier son rapport 2006 sur le Minitel.

La baisse annuelle du trafic se poursuit et atteint 35%. Néanmoins les services Minitel représentent encore plus de 11 millions d’heures (dont une bonne partie à partir d’émulateurs sur PC) générant un chiffre d’affaires estimé à 135 Millions d’euros.
L’annuaire des services Minitel comporte 43 services agricoles (31 en élevage, 6 en matériel, 3 en cultures, 3 en informations professionnelles) plus une dizaine de services météo.
En élevage un fait peu connu, mérite d’être souligné : 20 ans après l’ouverture, aux éleveurs, des premiers services interactifs, les serveurs des ARSOE de Bretagne, et du Nord observent encore une majorité des accès aux services d’élevage par le canal du Minitel (déclarations de naissance, demandes de passage de l’inséminateur, demande d’enlèvements pour l’équarrissage, consultations des résultats d’analyse de lait, …).

Ces éléments se retrouvent dans l’enquête Agrinautes de NTIC Agriconseil présentée à Tic-agri en décembre dernier : 18% des Agrinautes déclarent utiliser encore le minitel en parallèle d’internet pour leurs besoins professionnels, ce chiffre monte à 23 % pour les éleveurs et atteint 29% chez les laitiers.

Un PC équipé d’un modem 56 Ko ne fait pas forcément le poids devant les habitudes et la simplicité d’usage du Minitel. Vivement l’ADSL pour tous.