Solignac-Lecomte un acteur pionnier du numérique agricole

Ancien directeur de la chambre régionale d’agriculture de Normandie François Solignac-Lecomte fut, avec Jean-Françoise Hervieu, un des acteurs essentiels de la mise en place du service télématique agricole « Guillaume TEL ».

Dès le départ il crut à mon projet de « banque de données agricole télématique en Normandie » (voir article du monde du 17 octobre 1982). Il sut trouver des moyens techniques dans les chambres et les financements, notamment dans le cadre d’un contrat de plan Etat-Région, pour l’expérimentation (1983-1984) puis pour le lancement commercial en 1986.

Il arriva à convaincre bon nombre d’organismes techniques professionnels de collaborer avec Guillaume Tel et d’offrir un accès unique à chaque l’agriculteur normand.

Dès 1988 plus de 3 500 agriculteurs normands utilisaient le minitel pour consulter une soixantaine de services différents aussi bien d’actualités (météo, avertissements agricoles, cours et cotations, …), de messageries, de conseils techniques, juridiques, d’accès à des bases de données techniques, que des programmes inter-actifs d’aide à la décision.

Ces services préfiguraient le web agricole que la Normandie sut bien développer dans la foulée de la Télématique Agricole.

Non, l’annuaire électronique sur Minitel, le 3611, n’est pas mort. France Télécom revient sur sa décision.

Minitel2

France Télécom vient d’annoncer qu’il renonçait à arrêter le 3611, le 11 février (hasard des dates !). Devant la pression des éditeurs de services et des utilisateurs (encore un million) PagesJaunes et FranceTélécom ont décidé de faire marche arrière.

Cet arrêt du 1er des services minitel, était considéré comme l’annonce de la fin de vie de l’ensemble des services Vidéotex à très courte échéance.

Pour les éditeurs de services, le kiosque (facturation à la durée, prélevé sur la facture téléphonique) a encore permis de dégager un chiffre d’affaires de 100 millions.

L’activité du minitel baisse mais une forte proportion des éleveurs l’utilisent toujours pour leurs accès aux services d’éllevage; y compris 10% de ceux qui ont un accèss internet

Minitel : France télécom ferme le 3611 en mars, mais 10% des éleveurs Agrinautes l’utilisent encore.

Services Minitels Eleveurs Minitel

25 ans après le lancement de l’annuaire électronique, en 1989 à Caen, France Télécom ferme le 3611 fin mars.

Aujourd’hui, le service reçoit encore 200 000 à 300 000 connexions par mois, contre 5 à 6 millions dans les années 1990.

Il resterait 1 million de minitel encore en service.

En 2005 un Minitel, ne valait déjà plus qu’un poulet : les Fermiers de Loué, dans la Sarthe, offraient un poulet à chaque gentil donateur d’un minitel (Minitel 2), pour équiper leurs nouveaux adhérents

Cependant, le Minitel est loin d’être mort. Ceux qui pronostiquaient sa disparition prochaine devront encore attendre. Aujourd’hui, France Télécom n’envisage pas d’arrêt du Minitel avant l’horizon 2011.

Les courbes d’audience de l’annuaire électronique et du site Internet pagesjaunes.fr se sont croisées en 2003. Dans le secteur agricole ce n’est qu’en 2007 que les consultations internet des éleveurs ont dépassé les accès Minitel sur les services des ARSOE.

Il reste aujourd’hui (en dehors de la météo) une vingtaine de services minitel agricoles, dont une quinzaine à destination des éleveurs, soit moitié moins qu’il y a 2 ans.

L’enquête Agrinautes 2008, en cours de dépouillement, nous  montre que 9% des éleveurs, qui pourtant sont aussi équipés d’un accès internet, utilisent encore le Minitel (ils étaient 15% en 2007). Les cultivateurs et les viticulteurs sont encore moins nombreux : 5% ( 10 % l’année précédente)

Ainsi le Minitel fait de la résistance là où de bonnes applications l’avaient imposé en agriculture.
Pour qui n’a pas l’ADSL et n’est donc pas connecté en permanence, il est bien plus simple et rapide d’allumer le Minitel et de numéroter, au lieu d’allumer l’ordinateur, lancer Windows, le modem, se connecter..

“Par rapport à un ordinateur, le Minitel a l’avantage d’être résistant, de s’allumer en une dizaine de secondes, et il n’a jamais été attaqué par un virus informatique”, observe Guy Cronimus, responsable du marketing des kiosques chez France Telecom.